Le frelon asiatique arrivé en Calvados

Une mauvaise nouvelle pour nous en ce mois d'octobre, le frelon asiatique a été vu tout près du rucher école, à Tourgeville et à Glanville. Ca y est, il continue sa progression et est arrivé chez nous. Il est bien évident que cela devait arriver, et que pas un coin de France ne sera épargné. Il va falloir désormais vivre avec ce nouveau prédateur des abeilles. Cela fait quelques années déjà qu'il a commencé à investir le territoire, depuis le Sud Ouest où il a débarqué de Chine, et où il a fait des ravages. Et bien malin qui peut dire où il va s'arrêter.


L'Etat n'a pas joué franc jeu sur ce dossier, l'ayant classé nuisible et invasif mais n'ayant pas rendu sa destruction obligatoire, ce qui lui permet de ne pas financer la destruction des nids. Pour protéger les ruchers, la meilleure solution reste le piégeage. Mais attention, il ne s'agit surtout pas de détruire tout ce qui vole! Les deux périodes propices sont le début du printemps, quand les femelles fondatrices se réveillent et commencent la fabrication du nid primaire, et l'automne quand les futures fondatrices fécondées se préparent à hiverner. Les appâts doivent être des jus protéinés, c'est ce qui marche le mieux et évite d'attirer d'autres insectes. On peut piéger avec des morceaux de poisson, par exemple. Une recette également, à base de bière et sirop de cassis, l'alcool repoussant les pollinisateurs. En cas de piégeage réussi, si possible chercher le nid et le faire détruire, mais ce n'est pas facile vu les emplacements choisis, souvent très haut dans les arbres et cachés par les feuilles. Quand on voit les nids en hiver, les feuilles étant tombées, il est trop tard, les femelles fécondées futures fondatrices ayant déjà quitté les lieux.

Juste avant d'apprendre la présence du frelon tout près de chez nous, nous avions tourné avec Jan une petite vidéo sur un vrai faux prédateur des ruches, qui apparaît souvent à l'automne, la fausse teigne. Ce papillon de nuit peut facilement rentrer dans les ruches et pondre. Mais les chenilles sont tuées par les abeilles dès qu'elles apparaissent, sauf si la colonie est trop faible et peu populeuse. Dans ce cas, les chenilles mangent la vieille cire, en tissant un réseau très dense de filaments, et on est horrifié en ouvrant la ruche de voir cette population importante de chenilles qui ont détruit complètement l'intérieur de la ruche. En aucun cas la fausse teigne n'a tué la ruche, elle a simplement servi de fossoyeur. Dans la nature, c'est en fait un nettoyeur, qui mange les rayons trop vieux abandonnés par les colonies, ce qui fait le ménage et libère de la place pour reconstruire des nouveaux rayons ultérieurement.
Pour éviter les problèmes de cet ordre, ne pas laisser de vieille ruche vide dans le rucher. C'est en plus un risque de pillage, qui génère une belle agressivité des abeilles, et peut transmettre des maladies ou parasites aux autres ruches.

Quelques bonnes nouvelles pour finir: Vous êtes de plus en plus nombreux à vouloir installer quelques ruches chez vous, dans votre jardin ou sur votre terrasse. C'est près de 250 personnes qui sont venues participer aux stages en 2013, en Normandie ou à Paris, et qui s'ajoutent aux stagiaires des années précédentes. Le réseau d'apiculteurs amateurs, intéressés par l'apiculture naturelle, s'étoffe de jours en jours.

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Et il s'internationalise: Jan a fait un séjour en Allemagne, pour rencontrer les gens qui ont mis des ruches Warré et horizontales sur le toit du parlement de Berlin et dans les jardins de la ville. Et il rentre juste du Pays de Galles où il est allé rencontrer David Heaf, qui a traduit le livre de l'abbé Warré en anglais, qui a écrit "Natural Beekeeping with the Warré Hive", et qui continue à étudier et expérimenter cette superbe ruche. Vous pouvez compter sur Jan pour faire de belles vidéos sur ces rencontres, et vous transmettre les liens quand elles seront en ligne.

texte: Olivier Duprez






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