Consoude plante mellifèere et médicinale

Consoude plante mellifère
Les Consoudes (genre Symphytum) sont des plantes herbacées vivaces appartenant à la famille des Boraginacées (bourrache, myosotis). Affectionnant principalement les lieux humides, elles sont natives de l'Europe ou de l'ouest de l'Asie (Turquie, Hongrie, Caucase, Géorgie, Iran).

Le nom français « consoude » provient des capacités de ces plantes à accélérer la consolidation des fractures grâce à leur teneur en allantoïne. Elles étaient en effet très utilisées autrefois pour cet usage.

Etymologie

Le nom de la famille Boraginaceae vient de la bourrache, qui est l'espèce de référence de la famille.

Le genre Symphytum est issu du grec Symphyse qui se traduit par union, cohésion. Symphytum peut ainsi se traduire par cicatrisant lorsqu'il est utilisé en rapport à une blessure1.

Le nom vernaculaire vient du latin Consolida, qui au fil du temps s'est transformé en Consoude2.

Histoire

Connues depuis l'antiquité comme plantes médicinales, les consoudes ont été propagées le long des grandes routes européennes par les pèlerins et les gens du voyage. En vogue auxixe siècle en Angleterre, elles ont connu un engouement depuis les années 1960 aux États-Unis et ailleurs pour leur intérêt thérapeutique et pour le jardin. Enfin, les horticulteurs ont développé des variétés ornementales dans le but d'obtenir des effets de massifs intéressants. On peut donc rencontrer les consoudes dans la nature, mais aussi dans les jardins, près des habitations, échappées des cultures ou au bord des chemins.

Description générale

Les feuilles sont velues et épaisses, élancées et rudes au toucher, soutenues par un solide pétiole.

Les racines généralement charnues sont, suivant l'âge, brunes à noires à l'extérieur et blanches à l'intérieur. Certaines variétés possèdent des racines dont la taille peut atteindre 180 cm.

Au milieu de la touffe de feuilles émergent des tiges florifères garnies de clochettes de couleur variable suivant les variétés. Les tiges sont souvent ailées (les ailes des pétioles se prolongeant le long de la tige)

La corolle est formée par 5 pétales soudés ensemble. Les sépales et les étamines également au nombre de 5, donnent naissance à 4 graines noires (akènes ou nucules)

Les boutons floraux enroulés en spirale se déroulent et changent souvent de couleur au fur et à mesure de leur épanouissement, à l'usage des insectes pollinisateurs. De même, l'extrémité de la corolle est davantage colorée, comme pour indiquer l'entrée. Les fleurs sont en effet très mellifères, bien que tous les insectes ne soient pas capables de la polliniser. Ils doivent forcer un double fond dans la corolle avant de pouvoir atteindre le nectar ! Il n'est pas rare de voir les bourdons grignoter la paroi par l'extérieur avec leurs mandibules, offrant ainsi le passage à d'autres insectes attirés par le puissant parfum d'eux seuls perceptible… Ceci explique que parfois les graines (nucules) ne soient pas très nombreuses. Les graines n'apparaissent que rarement sur les variétéshybrides (stérilité ou difficulté de pollinisation ?)

Principales espèces et variétés

  • La consoude de Russie : le terme de « consoude de Russie » n'est pas réservé à une espèce précise. Il s'agit en réalité d'une appellation populaire fourre-tout qui comprend des variétés de grand développement pour un usage agricole, aussi bien hybrides que non, et importées de Russie en Angleterre dans le but d'un usage agricole.

La distinction des variétés a été historiquement confuse, et cette confusion se poursuit toujours. Des variances de couleur (entre autres) sont observées pour la consoude officinale et par conséquent les consoudes de Russie hybrides. Les feuilles sans pétioles se prolongent parfois sur la tige sous forme d'ailes, ce qui est un des caractères permettant une différenciation.

La couleur de la corolle n'est pas forcément déterminante de la variété, mais plutôt sa forme ou sa taille, qui varie très légèrement. La Consoude de Russie hybride a une corolle plus longue que la consoude officinale. L'ouverture de la corolle est plus étroite pour l'officinale ainsi que l'hybride, ce qui n'est pas le cas de certaines autres variétés. La plupart du temps, on risque de trouver soit l'une ou l'autre de ces deux variétés. Le plus simple pour les distinguer est de regarder les ovaires des fleurs fanées. S'ils sont desséchés, ils sont sans doute stériles, et donc la variété est probablement hybride. S'ils sont pleins de nucules, on a affaire à une variété botanique fertile comme la consoude officinale.

On compte de nombreuses espèces et variétés de consoudes. Parmi les nombreuses variétés, certaines sont adaptées aux régions froides (Baltique) et d'autres aux climats équatoriaux. Plusieurs variétés ont été cultivées par des milliers d'exploitations à des fins fourragères :

  • Symphytum asperum Lepech. (1805) (ou Symphytum asperrimum Sims) : consoude rude ou consoude hérissée, aux clochettes rose bengale virant au bleu de cobalt. La plus rude au toucher. Grand développement, entre dans le groupe dit « de Russie ».
  • S. bulbosum K.F.Schimp : consoude bulbeuse Rare, très ressemblante à S. tuberosum, à fleurs blanc-jaune, elle ne présente pas l'intérêt agricole ni thérapeutique des autres consoudes.
  • Symphytum caucasicum M.Bieb : consoude du Caucase, a été importée en Angleterre en 1811 pour évaluer ses qualités fourragères (médiocres) alors que la consoude de Russie avait été importée en Angleterre vers la fin duxviiie siècle. Aux clochettes bleues, cette espèce a donné naissance à des cultivars horticoles tels que 'Variegatum' au feuillage panaché, S.caucasicum 'Eminence' ou S.caucasicum 'Norwich Sky'.
  • S. floribundum Shuttlew. ex E.P.Bicknell : consoude à nombreuses fleurs
  • S.grandiflorum DC. : consoude à grande fleur qui se reconnaît à ses stolons. Sa corolle longue de 2,5 cm a également inspiré les horticulteurs : Blaueglocken (bleu ciel), Goldsmith (aux feuilles liserées de jaune, fleur crème), Hidcote blue (bleu tendre à blanc), Hidcote Pink (rose saumoné à blanc), Indigo (bleu)
  • S. ibericum Stev à la longue floraison a donné naissance à de nombreux cultivars horticoles diversement colorés : All Gold (feuillage doré), Gold in spring, Jubilee, Lilicinum Pink Robins, Variegatum, Wisley Blue, Miraculum… Cette variété est souvent donnée à tort comme synonyme de la consoude à grandes fleurs en raison de leurs caractères voisins.
  • Symphytum officinale L. (1753) : consoude officinale ou grande consoude, décrite dans tous les livres de botanique. Il existe plusieurs variations dans la couleur des fleurs. En principe blanc crème, il existe une variété S. officinale var. patens de couleur mauve également très répandue. Les tiges sont ailées. Les consoudes officinales sont les plus fréquentes en raison de leur dissémination par graines.
  • Symphytum orientale L. (synonyme possible Sympytum tauricum Willd.) : consoude d'Orient, petite aux feuilles en forme de cœur, fleurs blanches peut se rencontrer sur le littoral européen atlantique.
  • S. peregrinum Ledeb. : consoude voyageuse
  • S. tuberosum L. : consoude tubéreuse Elle se différencie par son faible développement et sa résistance à la sécheresse. Se rencontre dans les régions méridionales jusqu'en Corse.
  • S. ×rubrum : consoude pourpre elle est issue d'un croisement entre S. ibericum et S. officinale.
  • S. ×uplandicum Nyman (1854) : consoude de Russie hybride : résultant de l'hybridation naturelle ou non de S.asperum et S. officinale. Les variations dépendent de celles de la consoude officinale du parent. Elles sont bien plus vigoureuses en général que leurs parents et ne donnent pas (ou très rarement) de graines. Le terme de consoude voyageuse Symphytum peregrinum Ledeb. est généralement donné comme équivalent à la Consoude hybride (S. ×uplandicum). Cependant certaines publications en font une description à part. Il pourrait s'agir d'une confusion ou simplement du fait que cette consoude hybride (aux fleurs bleues et aux boutons roses) décrite à l'origine comme un type particulier, ait simplement rejoint la classe plus générale des hybrides.

Seules les consoudes officinale, tubéreuse et bulbeuse sont indigènes en France, les autres sont subspontanées (échappées des cultures).

Les consoudes hybrides sont soit spontanées lorsque les parents croissent dans le voisinage, soit artificielles. Les consoudes hybrides sont le plus souvent dispersées par les cultures (subspontanées). Par ailleurs, les consoudes ont été plantées le long des chemins de pèlerinage pour qu'elles soient disponibles partout pour un usage médicinal.

La consoude officinale a donné des cultivars ornementaux : S. o. aureum et argenteum au feuillage panaché jaune ou blanc. S. o. coccineum (bleu), purpureum (pourpre). S. o. Empire (pourpre violacé) qui est stérile pourrait être un hybride… Aureo-variegatum est un cultivar au feuillage panaché de jaune de la consoude hérissée.

Utilisation

Peu utilisée en permaculture, avec ses profondes racines, la consoude ramène du sous-sol de nombreux oligo-éléments et minéraux. C'est pour cette raison qu'on plante souvent des consoudes autour des arbres fruitiers. En effet, les deux plantes ne se font pas concurrence puisque leurs racines sont situées à différents niveaux de profondeur. C'est surtout pour la potasse que l'effet-consoude est le plus efficace (ce qui en fait un excellent engrais pour pomme de terreet tomate). Le tableau ci-dessous en révèle la richesse, d'autant plus qu'il existe peu d'engrais organiques potassiques. La sélection « Bocking 14 » est la plus douée à cet égard, car elle en fixe deux fois plus que la consoude officinale. C'est pour cette raison que la saveur des feuilles est amère et donc déconseillée pour l'alimentation de bestiaux et l'usage humain. Le rapport carbone/azote de la consoude fanée est de 9,8, soit celui d'un compost très mûr. C'est pour cette raison que Hills3 l'a nommée « instant-compost » : elle est utilisable en l'état (fanée) par le jardinier parce qu'elle ne provoque pas de faim d'azote.

Plante médicinale

Riche en calcium, potassium, phosphore (pour plus d'informations, voir Consoude officinale), fer et silice, la consoude est très utile en traitement d’appoint par cataplasme pour faciliter la cicatrisation de plaies ou de fractures.

Culture

La consoude est une plante assez facile à multiplier. On procède généralement par semis au printemps, par division des touffes devenues importantes avec l'âge, ou par bouture de racines en hiver. Il est conseillé de ne prélever qu'un tiers environ des racines afin que la plante mère puisse reprendre sans difficultés. Mis à l'abri les premiers temps, sous un châssis par exemple, ces jeunes plants, par une exposition progressive à un climat normal, permettront au jardinier amateur d'obtenir un nombre important de rejetons.

Les jardiniers s’intéressent à la culture de la consoude, en plus de ses qualités ornementales, dans le but d’en récolter les feuilles plus tard, et d’en faire du purin de consoude. La sélection bocking 14 est recommandée dans ce cas. Non seulement, parce qu’elle est la plus riche en éléments fertilisants, mais aussi parce qu’elle est stérile, et donc n’est pas envahissante pour le jardin. Cette variété de consoude ne se multiplie que par bouture.

La culture de la consoude est facile. Une fois le terrain bien préparé, il faut planter les boutures de consoude à 5 - 7 cm de profondeur, puis à 60 centimètres dans le rang et 60 centimètres entre les rangs5. Il n’y a pas de soin particulier à apporter quant au suivi de sa plantation.

extrait texte : Wikipedia
photos : © Jan Michael, rucher école Villa le Bosquet


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